Voilier de grand voyage "Antarctic"

1/Caractéristiques

2/Construction

3/Photos Navigation

Caractéristiques :
Longueur : 20 m
Largeur : 5,4 m
Tirant d'eau: 1,0 m Voilure : 200 m ²
Moteur : 150 CV Déplacement en charge : 35 tonnes

Ce nouveau projet, comme le précédent " Metapassion " a été dessiné avec les mêmes critères. Antarctic est une simple et solide coque en Strongall, technique utilisant l'aluminium de forte épaisseur.



 

 

Construction

Le début, 13 juin 2002, arrivée de Georges en France

12 juillet 02

Début Aout avant les congés de l'usine Meta, le bateau a reçu puit de dérive, et son pont, réservoirs intégrés à la coque, premiers capots en place... Il doit être mis à l'envers pour soudure de coque lorsque les congés seront finis.

Lettre de Tarare 12 juillet 2002

Le rêve d'une coque de vingt mètres est devenu réalité. En moins d'un mois, notre nouvelle maison flottante et bien élargie a pris forme. Lors du découpage et de la préparation des tôles, rien de bien spectaculaire si ce n'est le retournement répétés des bordés de vingt mètres d'aluminium. Bien que la surface soit sans ride, tirer des bords de vingt mètres avec une scie circulaire ne ressemble en rien à une plaisante navigation.
Sur le sol, les cinq tôles de la coque formaient une pile de seulement 6,3 cm de haut, vingt mètres de long et deux de large. Lorsque les mains expertes des équipiers de Meta, les ont assemblés en quatre jours pour former le "navire" c'était tout simplement magique!
Le savoir-faire et la technique du Strongall accumulée par le chantier depuis trente ans donne des résultats spectaculaires.
La maîtrise des compagnons du chantier sur le matériau, l'aluminium, n'a rien en envier à celle des chantiers traditionnels qui utilisent le bois.
Dans de telles longueurs et épaisseurs d'aluminium, le grain et la couleur varient nettement en fonction de la provenance. Chaque tôle possède également une courbure originelle née de son laminage. Ainsi, on peut ressentir la "personnalité" de chaque pièce.
L'aluminium épais résiste puis obéit à la volonté des hommes, il s'enrichit de leur expertise et devient noble. Un peu comme un célèbre et énorme tas de ferraille qui lui, est devenu Tour Eiffel.
L'ensemble du bateau n'est que pointé par soudure mais quelques barrots de pont sont posés. Les partitions des réservoirs de fonds montent. L'aileron protecteur de l'hélice et le puits de dérive attendent sur la touche, prêts à prendre leur place. Et ceci en seulement trois petites semaines de trente cinq heures n'employant à plein temps sur cette coque que Patrice, le maestro contremaître et Georges, son assistant débutant, émigré fraîchement (c'est l'hiver là-bas) d'Australie. Les autres compagnons travaillent eux tout aussi magistralement sur trois autres coques de moindre taille, de quatorze, douze et dix mètres.
La rapidité de construction dépasse, c'est certain, mes espérances personnelles. L'enthousiasme, la gentillesse et la diligence de tous les participants au projet ont créé une bienveillante atmosphère. La patience de Michel Joubert et Bernard Nivelt, malgré leurs engagements et notre budget "design" dérisoire, a été d'une exceptionnelle indulgence.
L'hospitalité et l'aide de Joseph Fricaud, sans parler de la qualité de Meta, est telle que je suis effrayé rétrospectivement, au vu des difficultés et coûts d'un tel projet, d'avoir pensé à construire ailleurs. Joseph a une solution simple et économique à tous les problèmes, et surtout il adore se battre contre l'impossible. Sa supériorité d'âge, dix ans, et son aimable protection procurent au fragile saltimbanque que je pourrait être une sécurité inespérée.

L'entrée passionnée et presque inespérée de Volvo Penta dans notre projet ressemble aussi à un mariage. Coup de foudre ou de raison? Les deux? Les époux viennent d'horizons différents mais sont prêts à naviguer pour le meilleur et le pire ensemble.
Un moteur fiable et puissant est l'une des clés incontournables de notre projet. Volvo Penta France S.A. veut bien embarquer avec nous, confiant en notre bonne étoile. Comme d'habitude nous ferons tout pour qu'ils ne regrettent pas le voyage. Aucun banc d'essai ne peut recréer les diverses contraintes d'un bateau sur les vagues. Entre nos mains, notre nouveau bateau a toutes les chances de ne pas rester au port, son baptême de mer sera un demi tour du monde. Notre programme actuel, embarquer des équipiers en Tasmanie à destination de l'Antarctique et autres voyages autour de l'Australie, s'élargira très certainement. La porte est ouverte aux projets extérieurs, reportages, scientifiques… ou même humanitaires car notre bateau partira de France avec des aménagements minimum.

Notre passé, le choix de notre route, la persévérance et notre optimisme terriblement contagieux nous ont permis de franchir des millions de vagues. La chance: "aide-toi le ciel t'aidera" a fait de longs séjours à nos côtés et semble maintenant faire partie de l'équipage.
Il n'y a que la foi qui sauve, il faut croire aux miracles. Maintenant que le bateau existe, je peux oublier le fantôme de l'échec total, faire face à mon entourage, ne plus baisser les yeux pour répondre à leurs interrogations amusées et incrédules. Il n'y a plus qu'à se battre vaillamment armé d'une solide énergie. Je ne suis plus tout seul.

Lorsque les lignes du bateau ont été couchées sur le papier, j'ai été étonné que certains de mes amis en Australie, personnes mûres réputées sensées me proposent si besoin était, de participer financièrement au projet. Offres que j'ai aussi gentiment que possible déclinées au nom de l' indépendance sacrée, par peur d'entraîner des innocents dans les risques de mes aventures personnelles et pour éviter un éclatement d'un incontrôlable budget. De nos aventures passées nous avons appris à vivre avec rien, coucher n'importe où et manger ce qu'il y a, ce qui n'est peut être pas pour tout le monde.

J'écris ces lignes de très bon matin depuis ma voiture, une 405 Peugeot break qui me sert de résidence .

Ne me plaignez surtout pas, le paysage alentour est superbe. Nous sommes sur l'un des nombreux sommets des monts du Forez au-dessus de la ville de Tarare, où je vais aller rejoindre l'usine Meta à sept heures et demie pour une journée de labeur. Les lumières s'éteignent et le ciel blanchi, nuages bordés d'or, vaches dans le pré à côté… ce n'est pas la Patagonie mais cet hiver, il se pourrait bien que ces crêtes y ressemblent…
En bas, au bord de la route nationale N° 7, dans un univers de tôles brillantes, une scie circulaire portative de belle taille m'attend pour hurler à l'unisson avec les rabots électriques et les meuleuses de mes voisins. Dans la chaleur de l'après midi, les gouttes de sueur tombent sur les verres des lunettes protectrices et gênent la vision. A cause de la température élevée également, je ne peux garder une chemise et les petits copeaux brûlants d'aluminium laissent quelques marques sur les avants bras et dans le cou. Mais c'est le bonheur quand même car chaque tôle s'ajoute au bateau. J e sens en moi comme une longue et lente marée qui continuera de monter jusqu'à la fin de l'année puis m'emportera avec mon bateau au loin sur les vagues chéries.

Mes compagnons travaillent ici depuis longtemps. La plupart d'entre eux étaient là il y a dix ans lorsque nous construisions Metapassion. Un véritable esprit d'entraide fait loi dans l'atelier. Personne ne se fait attendre pour donner la main. Le niveau sonore est insoutenable et nous portons tous des protecteurs contre le bruit en permanence. Aussi chacun est attentif aux autres. Un regard chaleureux mieux que des paroles remercie l'aide spontanée. Malgré l'environnement, il fait bon travailler dans cette équipe soudée dans son isolement et sécurisée par l'attention mutuelle.
Mon rêve incertain se réalise grâce à la généreuse adresse de leurs bras. Sans le savoir, ils créent une âme à mon bateau que je ne pourrais oublier.

 

Reprise du travail 26 Aout.02

Le pont en avant du cockpit, 11m de long, assemblage, découpe et mise en place

 

Fin aout photo de Jean Bernard Brus

Janvier par moins six, L'usine accouche de son plus large bébé, le capitaine orchestre les grues et pont roulant

Le petit'Anik touche des deux côtés

19m99

Température, basses, mais un team chaleureux:

Michèle, notre grand timonier Joseph Fricaud, le chef magicien aluminium Patrice Passinge, Georges et Oscar

 

1er janvier

Pas de quoi s'arracher les cheveux, 20 mètres seulement à sortir, retourner et rentrer ...

Retournement pour soudures définitives coque et sortie remise à l'endroit, juste le temps de prendre un peu d'air frais

 

Intérieur caverne

Dérive et Pièces du gréement

Trois cloisons étanches, comme le titanic, il ne coulera pas...

Moulins à café (150 ) et Winches

mars 2003

 

Bibi le soudeur d'élite dans le compartiment moteur

 

Alain, Professeur Education Physique, volontaire au collage pour quelques jours

 

Matthieu futur équipier, toujours enthousiaste après quelques semaines de travail

 

Claire l'acordéon en bandoulière, Emmanuelle et Philippe Poupon sont venus réchauffer et encourager le capitaine,

photo Matthieu Marion

 

Premières couches de peinture

 

Mise à l'eau a été effectuée le 17 mai 2003

Villefranche sur Saone

 

   Possible de voir autres photos mise à l'eau sur
http://www.quartet.fr/antartic/antartic.html

Les amis de Claire en visite à Albigny sur Saone

Grau du Roi, Septembre 2003

 

Gibraltar, octobre 2003

Hobart Juin 2004 avec Periple 50 de Jacques Peignon

Sydney, Octobre 2005

Fin d'Antarctic's Saga, Vendu à Auckland, en Nouvelle Zélande Novembre 2005

 

Matthieu Marion et Georges